Le thé Pu-erh (également connu sous les noms de thé « puer », « pu’er », « po lei » et « bolay », et appelé « thé sombre » en Chine) est un type de thé semi-rare qui est fabriqué dans le Yunnan, en Chine. En Occident, le thé Pu-erh est connu pour ses bienfaits pour la santé, mais il existe de nombreuses idées fausses sur la saveur, la transformation et d’autres attributs du Pu-erh.
Le thé pu erh en quelques mots
- Origine : Province du Yunnan, Chine
- Noms alternatifs : Heicha, « thé noir », « the puer »
- La température : 90C°
- Caféine : 60-70 mg par tasse
Saveur du thé Pu-erh
Le thé Pu-erh de bonne qualité a un goût riche et profond que beaucoup considèrent comme terreux ou champignon. Le thé de mauvaise qualité a souvent un goût de boue ou de moisi. Le bon Pu-erh attire souvent les buveurs de café et s’accorde bien avec les desserts riches. La saveur et les bienfaits réputés pour la santé de ce thé en font également un excellent digestif après un repas copieux : en effet, en Chine et à Hong Kong, il est souvent consommé pendant et après des repas lourds ou gras, comme le dim sum.
Si l’on n’aime pas la saveur de ce thé en soi, il existe de nombreux mélanges sur le marché. Le chrysanthème Pu-erh est un mélange traditionnel chinois utilisé pour ses effets « nettoyants », mais il existe aussi des mélanges de thé plus « contemporains ». Par exemple, les mélanges de Pu-erh de Rishi comprennent le thé Pu-erh au gingembre et le thé Pu-erh à la vanille et à la menthe.
Les bienfaits du thé Pu-erh pour la santé
Dans l’herboristerie traditionnelle chinoise, le thé Pu-erh est considéré comme ouvrant les méridiens, « réchauffant le brûleur du milieu » (la rate et l’estomac) et comme étant bénéfique pour la « purification du sang » et la digestion. Pour ces raisons, il est souvent consommé après des repas lourds ou bu comme remède/prévention contre la gueule de bois.
Certaines études ont montré que le Pu-erh peut réduire le cholestérol, abaisser la pression sanguine et augmenter le métabolisme. Cela est d’ailleurs mis en avant comme l’un des bienfaits principal du thé pu erh par ce producteur et revendeur. Le Pu-erh est parfois présenté comme un « thé de régime », mais comme tous les thés, il n’est pas recommandé de le consommer comme un outil magique pour perdre du poids, mais plutôt comme un élément agréable d’une alimentation saine. Certaines personnes trouvent que la consommation d’un thé Pu-erh de bonne qualité peut provoquer un état appelé « ivresse du thé ».
Origines et histoire du thé Pu-erh
Le Pu-erh est né il y a des milliers d’années dans la province chinoise du Yunnan, où poussent des théiers à grandes feuilles (Dayeh). Son histoire est étroitement liée au commerce du thé entre la Chine et d’autres nations (notamment le Tibet), et il doit son nom à la ville d’où il était vendu à l’origine en route vers d’autres pays (ville de Pu’er). Il était à l’origine comprimé en formes pour un transport plus efficace, et il a acquis sa couleur et sa saveur sombres grâce à la fermentation naturelle en transit vers ses destinations finales.
Pendant de nombreuses années, le Pu-erh a été vieilli. Le processus de vieillissement entraîne une fermentation lente, et il peut s’écouler environ 15 ans avant qu’un Pu-erh « brut » (non fermenté) n’obtienne la couleur et le goût foncés que les buveurs de Pu-erh désirent. Dans les années 1970, un style de traitement appelé « shou processing » (ou « cooking ») a été développé pour accélérer le processus de fermentation.
Le traitement du shou a finalement conduit à une « bulle » de collecte et d’investissement du Pu-erh dans les années 1990 et 2000. Pendant cette bulle, de nombreux imposteurs ont fait du Pu-erh avec des feuilles de thé cultivées en dehors de l’appellation d’origine traditionnelle (Yunnan). Les prix ont grimpé en flèche, de nombreux collectionneurs ont commencé à accumuler leurs vieux Pu-erhs et la qualité des nouveaux thés a chuté alors que la production augmentait pour tenter de répondre à la demande. Heureusement, la bulle s’est effondrée et la production est plus ou moins revenue à la normale.
Traitement du thé Pu-erh
Le Sheng Pu-erh est fabriqué à partir des feuilles de l’arbre à thé du Yunnan à larges feuilles, qui ont subi une transformation minimale, puis il est soigneusement vieilli dans des conditions contrôlées avant d’être consommé. Ce style de Pu-erh est souvent vieilli pendant 15 ou 20 ans et peut être vieilli beaucoup plus longtemps pour obtenir une saveur plus profonde, plus riche, plus douce et plus complexe.
Le traitement du Pu-erh implique l’application de chaleur et d’humidité, ainsi que l’inoculation de bactéries bénéfiques aux feuilles de thé. Il faut environ un an pour que les feuilles de thé récoltées deviennent des Pu-erh « mûrs » ou « finis ». Certains thés « mûrs » sont également vieillis pour obtenir un goût plus proche de celui des Pu-erh produits de manière traditionnelle.
Formes du thé Pu-erh
L’une des caractéristiques les plus distinctives du thé Pu-erh est sa multiplicité de formes. Le Pu-erh se présente généralement sous forme de briques, de gâteaux (qui ont la forme d’un disque et sont également appelés « bing cha ») et de « tuo cha » (qui ont la forme de petits bols). Ces formes facilitent le transport et le stockage des Pu-erh.
Le Pu-erh peut également être en vrac (comme d’autres thés en vrac) ou conditionné dans des fruits de pomelo ou des tiges de bambou. Il est parfois disponible en sachets de thé.
Comment préparer le thé Pu-erh ?
Bien que tremper le Pu-erh puisse sembler intimidant lorsque l’on déballe son premier bing cha (gâteau pu-erh), ce n’est vraiment pas si difficile.
Si l’on prépare de ce thé à partir d’une forme comprimée (plutôt que du Pu-erh à feuilles mobiles), il faut enlever doucement une ou deux cuillères à café de feuilles. Pour ce faire, on utilise un couteau à Pu-erh (disponible chez la plupart des détaillants de thé) ou un autre petit couteau émoussé.
Une fois que les feuilles de Pu-erh sont prêtes à macérer, il faut les « rincer », surtout si le Pu-erh est vieilli plutôt que cuit. Bien que certaines personnes disent que cela sert à enlever la poussière qui s’est déposée sur le thé pendant le processus de vieillissement, c’est en fait pour enlever la poussière qui s’est formée pendant la fermentation du Pu-erh, ainsi que pour « réveiller » les feuilles (les préparer pour l’infusion). Pour rincer le thé, il faut placer les feuilles de thé dans une cuve d’infusion, verser de l’eau presque bouillante sur les feuilles et jeter rapidement l’eau.
Une fois que le Pu-erh est rincé, il est prêt à être infusé. Il faut utiliser de l’eau bouillante et laisser infuser pendant 15 à 30 secondes (avec une théière Yixing ou un gaïwan) ou trois à cinq minutes (avec un service à thé occidental). Certaines personnes préfèrent utiliser de l’eau entièrement bouillante pour obtenir un goût plus prononcé.